Un millésime spécial mais un Trail magnifique à travers la Vallée de Munster

Munster – Ma seconde participation au Munster Trail s’annonçait pour le moins particulière. En plus d’un important contexte Covid-19, l’organisateur avait annoncé une météo dantesque. Quelques souvenirs de l’édition précédente, entièrement disputée dans un brouillard à couper au couteau, ajoutaient une certaine pression à quelques heures du départ…

La Vallée de Munster est unique, magnifique. En arrivant dans la région par le Col de la Schlucht, on plonge véritablement dans une étendue spectaculaire. La ville doit son nom à l’installation d’un monastère dans les années 660, l’abbaye Saint-Grégoire. Pour les yeux, le centre-ville ne relève pas d’un grand intérêt. La gastronomie, par contre, laisse de bons souvenirs autour de la mirabelle (en confiture ou en eau de vie) et, bien sûr, du munster. Il est conseillé de l’emporter emballé sous vide en cas de long voyage en voiture…

Il faut voyager dans les chemins qui bordent les prairies à flanc de montagne pour sentir ce qui fait la spécificité du bon fromage local. Au début de l’automne, les sentiers sentent l’humus, les châtaignes et l’herbe grasse dont les vaches se régalent à longueur de journée.

Chapeau aux organisateurs d’avoir maintenu leur épreuve dans contexte Covid particulièrement défavorable à ce type d’événement. Le millésime est spécial. Les mesures sont strictes, comme l’obligation de porter le masque et l’interdiction des spectateurs sur le site, le départ en vagues de 50 participants avec masque obligatoire sur les 200 premiers et derniers mètres, la suppression de certains ravitaillements (dont celui de ma course), l’obligation de respecter une procédure de suivi quelques jours après la course et l’adaptation du lot réservé aux finisher. Pas de t-shirt cette année mais… une tarte flambée aux saveurs locales.

Pluie, vent, froid ? Comment s’habiller pour la course ? J’ai encore le brouillard de l’année dernière en mémoire. Mais comment faire face à ce que les organisateurs annoncent comme des conditions dantesques ? Partir plus lourd mais tout prévoir pour éviter de se faire surprendre au sommet ? Avec un grand soleil présent vers 16h30, au départ de la première vague de ma course, j’hésite à changer d’avis et à m’alléger. Mais j’ai gardé en mémoire les conseils de deux commerçants locaux qui m’ont confirmé qu’il allait faire glacial au sommet. Je pars dans la quatrième vague (il y en a encore deux autres derrière) et je décide de me laisser glisser en queue de groupe. Néanmoins, en guise d’échauffement, le premier kilomètre est bouclé à une moyenne de 6’17 km/min. La longue montée qui suit me calme directement et je fais le choix de marcher la majorité des grosses montées. Sans doute vais-je y laisser un peu plus de temps que l’année dernière mais je veux éviter d’aborder la longue descente finale sans la moindre force. L’an dernier, j’avais terminé à l’agonie, sans concentration, là où il fallait pourtant être attentif où poser le pied. Et, de toute façon, la majorité des gens de mon rang qui courent s’arrêtent souvent un peu plus haut pour récupérer de l’effort intense.

« Pas de brouillard cette année et je peux profiter des superbes vues depuis la montagne. La Vallée de Munster est vraiment superbe avec ses vaches et ses pâturages ! »

Pendant 12,5 kilomètres, cela monte. On grimpe vers le sommet au Glasborn en suivant des sentiers dans les bois ou à travers les pâturages. On entend les vaches, on évite leurs flattes sur chaque pas. Nul brouillard cette année et je peux ainsi profiter des magnifiques vues sur la vallée. Les spectateurs sont absolument géniaux. Pas un n’oublie d’applaudir et d’encourager les participants. Cela donne un cachet à l’épreuve. On a l’impression de réaliser un exploit en 19 kilomètres de course et en (bien plus que) 1.000 mètres de D+.

Les montées sont interrompues par quelques courtes sections de descente, après lesquelles il faut relancer. Mais les spectateurs sont là et les applaudissements nourris. A l’approche du sommet, le vent se lève. Alors qu’il ne fait pas encore trop froid, j’ai la bonne idée de m’arrêter pour sortir et enfiler la veste coupe-vent. Une minute de perdue mais, sans doute, un gros refroidissement évité vu l’état d’imprégnation de mes vêtements.

Après le sommet, l’obscurité apparaît peu à peu, à mesure qu’on amorce la descente vers Munster. Un chemin tortueux, le « nid à entorses », comme je le surnomme. Je tords le pied à trois reprises mais sans conséquences. Le chemin est vicieux mais après cinq bons kilomètres de descente sur les cuisses, avec une concentration qui doit être maximale, le parc de la Fecht est visible. Un coup d’œil sur la montre. Elle affiche 2h55 et 1.425 mètres de D+ sur un tracé un rien plus long que l’an dernier. Je me suis économisé au départ, il me reste de la force pour terminer par une accélération et arriver sous les 3 heures de course. 2h58 et 29 secondes. Au final, j’améliore ma moyenne de deux secondes au kilomètre par rapport à l’an dernier. L’option de marcher dans les montées n’était certainement pas mauvaise. 232e sur 267 arrivants, 13e de leur classement V3. Encore une belle course, encore de beaux souvenirs !

Avant le départ de ma distance, j’ai eu l’occasion d’assister à l’arrivée du vainqueur de la grande épreuve, ramenée à un format de 72 kilomètres sur le parcours de repli en raison des conditions météorologiques. Sébastien Spehler est un professionnel du Team Salomon qui a bouclé la course en 6h40, laissant son premier adversaire à un écart de plus de 10 kilomètres. Il était là pratiquement comme sur un entrainement, affûté en vue du Festival des Templiers finalement annulé. Cet extraterrestre fait désormais le buzz sur les réseaux pour avoir pris le temps de s’arrêter à l’auberge du Tanet, où se trouvait son ultime ravitaillement, afin de déguster une portion de Roïgabrageldi (une spécialité locale à base de pommes de terre, de lardons et d’oignons) en compagnie de quelques bénévoles. Impressionnant !

Pas de brouillard cette année. Photo à comparer avec celle de l’année précédente…

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